Demain, je rencontre des lycéens à Gien, je m’en réjouis beaucoup. Oublier Marquise est sorti le 3 avril et la presse a salué mon roman. « Stendhalien » a écrit Gilles Martin-Chauffier. Rien ne m’a fait plus plaisir. Stendhal est l’écrivain que je préfère. J’avais adapté « Le Rouge et le Noir » au théâtre. Marquise pourrait être ma Louise de Rénal, Watteau, un Julien Sorel, mais plus encore c’est l’esprit de Beyle, son style qui m’inspirent. Léger, réjouissant, Stendhal évite les effets de style, il considère ses personnages avec une certaine dérision, ajoute toujours un brin d’humour british aux scènes dramatiques comme celle où Julien grimpe vers la chambre de Mathilde.
Ces jours-ci, je relis tout Sagan : Ses romans se ressemblent, les amours se font, se défont, dans un monde aisé, proustien où l’on boit du scotch, du dry, on conduit vite, on aime « s’encanailler ». J’aime son ton, une certaine légèreté apparente qui cache une analyse subtile des sentiments.
Ce week-end, j’ai lu « Les lettres de la religieuse portugaise » et « Manon Lescaut », de l’abbé Prévost, un roman fabuleux où l’amour et les bons sentiments se mêlent au libertinage, à la crapule.
Mais revenons à Oublier Marquise, tant il est vrai que mes personnages sont ambivalents eux aussi. Marquise est capable de dissimuler, de ruser, elle n’a de cesse de se venger, trahit, conspire… Watteau est exigeant, instable, capricieux, misanthrope. Armand de Belle-Isle, capable de tout pour sa carrière. Peut-être est-ce leur complexité, leur ambition, leur naïveté qui les rapproche du brave Beyle?
A suivre…