10 juillet 2014
Le bonheur en prime d’Emmanuelle de Boysson
Depuis trente ans, Gaspard est le majordome de Jules Berlingault, vieux monsieur loufoque et richissime qui décide, sur un coup de dé, de lui léguer sa fortune. Mais rien ne va plus dans son immeuble : querelles de palier, déprimes, couple en crise… Jules se prend d’affection pour ses voisins, Patrick, Rose, Antoine, Luna, et les invite à l’île de Ré pour les vacances de Pâques. Après une arrivée explosive, il leur propose un incroyable marché : s’ils parviennent à prouver qu’ils sont heureux en restant unis, ils hériteront de tous ses biens.
Dès lors, Gaspard, le narrateur à cran, n’aura de cesse de faire capoter cette comédie du bonheur. Entre doutes, duplicité et jeux de rôle, ses nouveaux amis se plieront-t-ils aux lubies de ce cher Berlingault, à la fois Pygmalion et farceur ? Une folle parenthèse où la fantaisie est une invitation à se dépasser, malgré l’inconnu. Un roman original et optimiste qui nous rappelle que le bonheur est un pari sans risque.
Gaspard et Jules ont construit leur petite vie : Gaspard prend soin de son patron, il le connait comme personne. 30 ans qu’il est à son service, ça créé des liens.
C’est pourquoi il voit d’un très mauvais œil l’idée qu’a Jules un matin : convier ses voisins dans sa propriété de l’ile de Ré pour passer quelques jours. Pire, s’ils arrivent à s’entendre et être heureux, il leur lèguera tous ses biens.
Gaspard entend bien lui mettre des bâtons dans les roues car si quelqu’un doit hériter c’est bien lui.
Le séjour verra son lot de situations cocasses, drôles mais aussi émouvantes et touchantes. Jules est un peu farfelu mais c’est un homme avec un grand cœur qui souhaite faire le bien autour de lui.
Ses voisins composent une galerie de portraits tendres et attachants même si pour certains, le premier abord n’est pas des plus évidents.
Quant à Gaspard, il est difficile pour moi d’éprouver de l’empathie : c’est un homme qui reste renfermé sur lui-même, est sur de son bon droit. Certes, il est capable d’éprouver de l’amour mais il en a une conception qui lui est propre.
Restent les dernières lignes du roman qui permettent de l’apprécier vraiment.
Emmanuelle de Boysson signe une comédie douce amère à savourer sur les plages de l’ile de Ré ou d’ailleurs.